vendredi 30 juin 2017

Lettre à Simone

Vendredi 30 Juin, 23:08

Chère Simone,

Vous mon inspiration, vous la force, vous le courage, vous la pugnacité, vous la douceur, vous la féminité, vous l'élégance, vous la France.

La jeune femme que je suis s'est construite dans l'admiration de votre parcours, de vos combats.

Jamais je n'oublierai la fois où ma grand-mère m'a raconté l'importance que vous aviez pour les Françaises. Toutes deux niçoises, dans le même lycée, elle vous connaissait. "Et puis un jour, elle a disparu. Comme beaucoup d'autres..." S'en suit l'atrocité des camps. 

Chère Simone, la survivante, femme de caractère qui reste dans l'ombre de son époux avant de nous éblouir. 

Face à la violence des hommes vous avez representé les Françaises de votre temps, d'aujourd'hui et de demain pour la liberté de nos vies et de nos corps. Femme modèle qui devient le modèle des femmes, vous vous êtes battue pour nous et rien ne suffira jamais pour exprimer notre infinie reconnaissance. 

Votre nom est gravé en chacune de nous à tout jamais et si aujourd'hui vous nous avez quittés, nous sommes nombreux et nombreuses à nous porter ambassadeurs et ambassadrices de vos combats, celui pour les femmes et celui pour la paix. 

Chère Simone, merci.

"Venus de tous les continents, croyants et non-croyants, nous appartenons tous à la même planète, à la communauté des hommes. Nous devons être vigilants, et la défendre non seulement contre les forces de la nature qui la menacent, mais encore davantage contre la folie des hommes."



lundi 27 juillet 2015

Jazz à Juan 2015 : Le retour de l'émerveillement

On va commencer par planter le décor:



Voilà. Ca, c'est fait.

Jazz à Juan, en plus de se dérouler dans un cadre paradisiaque, a l'atout d'avoir la programmation qui va avec.

Je vous en parlais l'été dernier en vous disant qu'à mes yeux, c'est le dernier festival d'été qui puisse  revendiquer célébrer le jazz. 

Cette année il y avait des légendes : Santana, Lionel Richie, Al Jarreau, Kenny Garrett et Marcus Miller...

Il y avait ceux qui sont en passe d'en devenir : Melody Gardot, Ibrahim Maalouf...

Il y avait la nouvelle scène : Charles Pasi, Thomas Enhco et tous les jeunes talents du Jazz Off...

Je pourrais très bien vous écrire des dizaines d'articles sur ce festival, vous parler de chaque artiste individuellement et de chacune de mes émotions mais je sais que mon blog prend un gros penchant Jazz et je tiens à ma diversité.

Il faudra donc faire court, explicite et efficace. Lourde tâche à accomplir...

Avant de parler des concerts auxquels j'ai assisté, il me faut quand même vous dire un mot sur un homme pour qui mon admiration est grandissante: Jean-René Palacio, directeur artistique de Jazz à Juan mais aussi des multiples concerts organisés par la Société des Bains de Mer de Monaco. Il réussit à vulgariser le jazz, à le rendre plus accessible, à mettre en valeur les nouveaux talents et à leur donner une chance sur la même scène que les plus grands artistes. En bref, son nom est un gage d'excellence.


Ma première soirée était celle de Thomas Enhco et Lionel Richie:


Première partie découverte: Thomas Enhco est ce que l'on peut appeler l'enfant de Jazz à Juan. Celui qui était dans le public de Jazz à Juan l'été de ses 9 ans, est un puriste. Simple, timide, il nous transporte sur son piano et nous fait voyager à l'autre bout du monde, jusque sur les dunes dans lesquelles il écrit des merveilles un soir d'insomnie (c'est cliché mais on le pardonne bien volontiers).

Deuxième partie admiration: Lionel Richie. La légende. Et il mérite sans le moindre petit doute d'être qualifié ainsi. Ce concert était extraordinaire! Lionel Richie est un pur show man, pas une personne du public n'aurait su rester assise ce soir là. 
Bien entendu, tous ses tubes ont été repris un par un, ceux sur lesquels on se trémousse en faisant son ménage ou sous la douche sans se l'avouer parce que c'est le genre de "CD best-of" qu'on trouve dans les cartons des parents mais aussi ceux sur lesquels on a voulu que quelqu'un nous dise "Hello... Is it me you're looking for?"
Mention larme à l'oeil à la clôture du concert pour la reprise du titre We are the world, qui fête ses 30 ans et sur lequel il était accompagné d'un superbe choeur de gospel. A couper le souffle.

Qui aurait pensé qu'en 2015 on aurait encore besoin de rappeler au monde que nous devons être unis?


ZapJazz à Juan vendredi 17 juillet 2015 par pleinsudtv


Deuxième soirée, et si vous avez regardé la vidéo juste au dessus, vous saurez ce que je vais dire: c'était Al Jarreau et Melody Gardot.

D'Al Jarreau, je ne connaissais que ce que mes parents m'ont rarement fait écouter... Bizarrement, je suis le fruit de deux personnes qui n'écoutent pas particulièrement de musique. En attendant, je pense que seules les vidéos incluses dans cet article vous permettront de vous faire une idée du personnage exceptionnel qu'il est. Et si vous écoutez les bons conseils de Tata Charly, allez tendre l'oreille vers Let's Stay Together (encore mieux que l'originale!) Boogie Down et Never Givin' Up (de quoi te mettre de bonne humeur dans n'importe quelle circonstance).

Mais j'étais surtout venue pour Melody Gardot.
Celle que j'ai connu en 2009 avec Baby I'm a Fool s'est transformée. La blonde rondouillette, regard bas et sourire en coin de la pochette de My One and Only Thrill a laissé place à la brune sulfureuse, au regard déterminé vers le ciel pour Currency of Man, son nouvel album.
Et avec cela, c'est tout son univers qui change: fini la guitare acoustique et le violoncelle romantique, finie la discretion du sax et de la trompette, finie la voix douce et fragile.
Le blues laisse place au groove, la basse s'impose, le saxophone aussi avec des solos qui laissent sans voix, les paroles sont vengeresses, il ne s'agit plus d'amour, d'étoiles et d'oiseaux.

La Diva Gardot est une tigresse.

Car oui, Melody Gardot est une diva: dans son pantalon en cuir moulant, du haut de ses talons et derrière ses aviators elle te regarde et te dit
"What's love baby? You know it's love when it's simple. You walk on the beach with your coca-cola, walking in the sand with a beautiful sunset, you meet a boy, he says... Hey, you like Coca-Cola? Me too! Let's get married, you know..."
Et puis elle te parle de physique quantique pour te faire chanter vers le ciel et tu ne comprends rien mais tu le fais parce que c'est une diva et que quand une diva dit quelque chose, tout le monde l'écoute. Ca m'a fait penser à ma copine Sarah, elle aussi, tout le monde dit que c'est une diva comme ça. Elles te parlent de la vie comme si elles en avaient vécu 100 et c'est beau à entendre.



ZapJazz à Juan samedi 18 juillet 2015 par pleinsudtv

Enfin, dernier soir... Retour en terre familière : Kenny Garrett et Marcus Miller, qui avait pour invité mon préféré de tous: Ibrahim Maalouf!

Kenny Garrett a livré une superbe prestation avec son quartet qui a, une fois encore, mis une ambiance de folie dans le public! Un concert tout aussi bien que celui de l'Opéra Garnier de Monaco.
Est venue ensuite l'heure du célèbre bassiste Marcus Miller pour la présentation de son nouvel album Afrodeezia.

Une dizaine de musiciens étaient présents sur scène, venant des 4 coins du monde, citoyens du monde, tous plus impressionnants les uns que les autres.

C'était un moment de joie, de communion, un moment de fête.

Ce qu'il y a de beau avec la musique c'est qu'elle rappelle ce qu'il y a de bon en l'être humain.

Ibrahim Maalouf avait composé un morceau inédit, juste pour l'occasion. A couper le souffle. Il a mis Marcus Miller en pilier des musiciens, il les portait, et ce voyage s'est transformé en transe musicale, une communion, encore une fois...

Et comme je suis une fille géniale, je vous ai trouvé une vidéo:


Bref, avec le recul que j'ai sur Jazz à Juan, je n'ai qu'un seul regret: celui de ne pas y être allée plus souvent.

dimanche 24 mai 2015

Smart is the new sexy: Welcome to MUNICE


Ce soir, je vous présente l'asso étudiante dont je fais partie et qui a pris une bonne partie de mon temps cette année; sans regrets.



Eh, oui la grande date approche: le MUNICE est sur le point de démarrer sa conférence annuelle du 28 au 31 mai 2015!

Mais MUNICE, ca veut dire quoi?

Dans MUNICE il y a avant tout MUN et Nice. Un MUN c'est l'acronyme de Model United Nations et si vous n'avez pas compris ce qu'était Nice, je vais avoir du mal à vous aider...

Donc oui, pendant cette conférence de 4 jours (et tout au long de l'année) on re-crée des comités des Nations Unies et on débat des sujets dont vous entendez parler tous les soirs aux infos du style le conflit entre Israël et la Palestine, la Russie et l'Ukraine, l'Etat Islamique etc...




Mais où est le fun, me direz-vous?

Le côté fun c'est que VOUS êtes le représentant d'un pays en pleine négociation et que VOUS représentez ses intérêts.

Vos qualités d'orateur et de négociateur seront mises à l'épreuve!




Barack Obama et Ban Ki-Moon ont d'ailleurs commencé leur carrière en faisant des MUN! Rien que ça...

Pour ceux qui ne souhaitent pas participer à la conférence mais qui veulent juste rencontrer les leaders de demain, on a des socials events qui vous feront rêver...

Quand Charly s'engage, ce n'est pas avec n'importe qui...

- Première soirée: Rooftop sur la terrasse du Plaza


- Deuxième soirée: Gala de Charité au Negresco

Mesdames, sortez les robes longues, Messieurs, les noeuds de papillons: nous vous attendons pour un gala caritatif d'exception au profit de l'Université de Katmandou ravagée par les récents tremblements de terre au Népal.
Pour les préventes, dépêchez vous, les dernières sont à pourvoir ici!

- Troisième soirée: Beach Party au Hi Beach


- Quatrième soirée: Farewell party à l'Etoile

Venez saluer une dernière fois les personnes venues du monde entier sur le dancefloor le 31 mai

Un aperçu de ce à quoi vous attendre au MUNICE:



samedi 23 mai 2015

Charly is back

Je sais, je n'ai pas écrit depuis Mars (ou plutôt Janvier).

Je sais, toutes les autres blogueuses écrivent 50 articles par semaine.

Je sais, je n'ai pas tenu mon objectif.

Mais s'il vous plaît, ne m'en voulez pas... 

Entre mes partiels blancs, mes partiels normaux, ma tonne de cours qui finissaient tous à 19h30 et mes engagements dans ma super association étudiante (Le MUNICE, je vous en parle dès demain) je me suis un peu perdue.

Et puis ne croyez pas que j'ai passé tout ce temps à vous cacher des super évènements où j'allais sans vous en parler...

J'ai passé mon temps à bosser et à rater, notamment, le Crossover.


Voilà...
Vous comprenez ma souffrance.

Aussi, je me dois d'être complètement honnête avec vous:

Après autant de temps sans être sortie, je ne m'imaginais pas me jeter immédiatement dans le tumulte du FIF ou du Grand Prix.

Je ne me voyais clairement pas entamer la saison au Gotha, seule au milieu de la foule bien trop massive. Un coup à finir agoraphobe.

L'an dernier, je vous disais que THE place to be, c'était la Villa Schweppes.
Cette année c'est devenu le temple du mainstream et vos stories Snapchat regorgeaient certainement de selfies devant l'entrée...
Je leur reconnais quand même d'avoir invité mon coup de coeur de cet été: Petite Meller.
Malgré cela, la moitié de ma fac s'y trouvait : très peu pour moi, donc.

Et puis la voilà, l'occasion en or, celle qui te remet sur pieds en toute sérénité:


Le 3.14 c'est cet hôtel caché juste derrière la croisette au rooftop qui fait pâlir d'envie.


Le line-up était hyper surprenant:

En programmation sur la plage on retrouvait Valérie Damidot ou Frédérique Bel... Oui, oui.


Et la programmation soir était incontournable: 

Samedi 16 mai : Is Tropical 
Dimanche 17 mai : Delusion / L’Impératrice / Qosmonaut

Mardi 19 mai : Griefjoy


Tous les artistes à suivre en ce moment. Bien joué le 3.14. 
Au passage: vous en retrouverez certains sur mes playlists soundcloud.

J'ai eu l'occasion d'assister au DJ set de The Movie Mix et Frànçois and The Atlas Mountains.

J'en attendais beaucoup de FTAM étant donné que j'adore leur univers et j'allais découvrir The Movie Mix.

Très surprise, j'ai pu voir le leader de Frànçois and The Atlas Mountains en DJ set avec sa petite amie. Une complicité et une harmonie incroyable entre eux. Certainement l'un des plus beaux couple qu'il m'ait été donné de rencontrer.

Ambiance posée au rendez-vous et des sons qui reflètent bien l'univers du groupe, plutôt sympa!

Il a fallu attendre l'arrivée de The Movie Mix pour que l'ambiance soit à son paroxysme: deux types complètement déjantés qui doivent avoir l'âge de mon père, inspirés par les morceaux emblématiques du cinéma, utilisés à leur sauce: grosse ambiance, gros fous rires avec ma meilleure amie qui me suit dans toutes mes aventures. On dit oui sans hésiter.



L'ambiance est hyper chaleureuse: aussi près du tapis rouge on s'y sent pourtant bien loin: aucune prise au sérieux n'est admise dans l'établissement.




Ce n'est que lorsque l'on croise des personnalités comme Rossy De Palma (membre du Jury au FIF), Paris Hilton, Christophe Beaugrand, la blogueuse Betty Autier et autres invités en robe de soirée et noeuds de papillons que l'on se doute d'une sortie de tapis rouge. 



Bref, une ambiance décontractée et fun au milieu des paillettes et du sérieux de Cannes pendant le FIF, ça fait du bien.

Pari réussi à 100% pour le 3.14!

On a déjà hâte d'être l'année prochaine!



Crédit photos et vidéos: 3.14 Cannes

dimanche 8 mars 2015

A journée spéciale, article de circonstance

Il y a deux mois quasi jour pour jour que je n'ai pas écrit.

Examens, épuisement, perte d'inspiration ou d'occasion... Je ne voulais pas non plus forcer ma plume pour ne pas vous faire lire quelque chose qui ne me ressemblerait pas.

Mais aujourd'hui, c'est le 8 mars, journée des droits de la femme, et je sors de mon mutisme.

Celles et ceux qui me connaissent savent que je suis féministe.

Féministe au sens si bien défini par Emma Watson: loin de détester les hommes comme ce (gros?) mot le sous-entend souvent à tord, j'estime juste que nous sommes absolument égaux à tous points de vue ; jusqu'à me dire que cette journée ne devrait pas exister, au même titre que l'on souhaiterait tous que les Restos du Coeur n'aient pas eu besoin d'être créés.

Mais les femmes n'ont pas les mêmes droits que les hommes, n'ont pas les mêmes salaires et cela est révoltant. Et encore, je ne parle que de nos sociétés censées être les modèles du monde, pas des pays sous-développés... Bref.

Vous le savez, et si vous ne le savez pas, il n'est jamais trop tard pour l'apprendre: mon domaine à moi c'est la musique.

Et comme le hasard fait toujours bien les choses, il se trouve que dans la nuit d'hier à aujourd'hui j'étais bénévole pour un super event: La Nuit Rouge x Crossover.

"Quel est le rapport?" Me direz-vous... Ne vous en faites pas, vous le saisirez bien assez tôt.

J'adore faire du bénévolat pour le Crossover depuis l'été dernier. Les équipes sont adorables, l'ambiance est géniale, je rencontre du monde, je peux un peu profiter du concert ; bref c'est génial. Et les spectateurs des concerts ne se rendent pas compte mais ils sont pour beaucoup dans l'équation qui nous permettra de passer une bonne ou une mauvaise soirée. Un "bonsoir" "s'il te plait, merci" peuvent tout changer. Rappelez-vous juste que si vous vous éclatez, c'est grâce à toutes ces personnes qui donnent de leur temps et qui souvent, n'en dorment pas pendant plusieurs jours. 

Visiblement, hier soir, ils étaient beaucoup à l'avoir oublié.

Pour la première fois de ma vie, j'ai été harcelée.

Et ça fout une claque.

Oh non, je vous rassure, rien de méchant, certains penseront même que je me plains pour rien.

Ca a commencé à 22h, heure du début du concert, avec des "Comme elle est trop belle la demoiselle! Eh t'es trop belle franchement. T'as un copain? T'es sûre t'as pas un numéro de téléphone à me passer?" 
Sourire gêné, passe à autre chose. 
Et le suivant "T'as des trop beaux yeux la biche, fais voir un peu tes lunettes"
Et cet attroupement de 10 mecs qui s'amusent à essayer de trouver ton prénom en beuglant "Cécile! Camille! Eh vas-y Simone! Corentine!" pendant 5 à 10 longues minutes.
Regard désespéré à mes copines de bénévolat dont une finit par lâcher un "mais laissez la tranquille à la fin!"
Vient le moment où un des types, dans l'effervescence bovine, balance "ton c** c'est de la braise, jte défonce". 
Et là c'est clairement la fois de trop. Je refuse de le servir. Il me demande pourquoi, ce à quoi je rétorque qu'apprendre un peu de respect ne lui ferait pas de mal et que tant qu'il n'aurait pas les notions de bases, il pouvait aller voir ailleurs si j'y étais. 
Pendant les 5 minutes de pause que je me suis octroyée je me suis faite suivre par un type qui me répétait inlassablement que j'étais "bonne" et que mes lunettes me donnaient un air de "cochonne" parce qu'après tout "femme à lunette...". J'ai préféré retourner bosser.

Si seulement tout c'était calmé... Mais non.

Non.

Ces espèces de bêtes humaines rendues hagardes par la drogue ont continué de plus belle. 

De 22h à 5h du matin, on ne m'a pas lâchée.

6h à me prendre des réflexions en non-stop.

Oui, oui, j'étais flattée au début d'entendre que j'avais des jolis yeux, oui mon égo a été reboosté l'espace d'un instant. Ce serait mentir que de dire le contraire, mais il y a différentes manières de dire à une fille qu'elle est jolie et vous vous doutez je je n'ai pas eu droit à la plus grande finesse.

Il y a eu ce moment où un pauvre type un peu trop insistant m'a rendue dingue. J'ai eu les larmes aux yeux, je lui ai tourné le dos l'espace d'un instant pour respirer. Une des bénévoles l'a pris à parti et lui a ordonné de se barrer (ce qu'il n'a pas fait). J'étais complètement désorientée l'espace d'une minute, une espèce de bourdonnement dans les oreilles.

Comment en arrive-t-on au point où ce qui est censé être un compliment devient une agression?

Etait-ce alors un problème d'éducation?

Est-ce qu'un garçon à un certain moment oublie que toute fille est une potentielle mère, comme celle qu'il idolâtre surement?

Alors oui, il y en a eu 2 ou 3 très gentils qui redonnaient un peu foi en la gente masculine mais ils n'étaient que trop peu nombreux. Il y en a même un qui nous a défendues face au type trop insistant qui était revenu quelques heures après.

C'était la première fois que je me faisais autant complimenter et c'était aussi la première fois que je me sentais harcelée, agressée verbalement. 

Je me suis sentie sale.

Après tout, je n'aurais peut-être pas dû mettre ce rouge à lèvres ou ce mascara...

Mais non! Surtout pas! C'est tout ce qu'il ne faut pas penser et c'est pourtant la première chose qui m'est venue à l'esprit.

Je me rends coupable d'un comportement dont je ne suis pas responsable.

Cet article est déjà bien trop long pour une anecdote qui n'est pas si dramatique mais qui m'a profondément marquée et qui pousse à la reflexion sur la situation des femmes.

Je suis loin d'être un canon de beauté, je suis à des milliers de kilomètres du mannequinat. Je ne suis qu'une fille qui faisait du bénévolat un samedi soir en col roulé-jean-basket.

Alors pensez à celles qui vivent ce manque de respect quotidiennement...

A tous mes lecteurs masculins, la prochaine fois que vous regarderez une fille qui vous plait, repensez à mon article et trouvez un moyen subtil de lui faire comprendre ce que vous pensez. C'est tellement plus efficace.

De manière générale, quand vous allez à un concert, pensez à tous ceux qui donnent de leur temps pour que vous puissiez vous amuser. 

Votre sourire vous sera toujours rendu.

Bisous à tous et surtout aux bénévoles!

vendredi 2 janvier 2015

Renouer avec le réveillon du 31 décembre...

Aussi loin que je me souvienne, étant petite, la période de Noël-Nouvel an était une parenthèse de magie dans l'année: le mythe du Père Noël, les sapins qui montaient jusqu'au plafond, les diners pantagruéliques, la centaine de cadeaux au pied du sapin, l'ensemble de la famille réunie... J'attendais ce moment avec encore plus d'impatience que mon anniversaire, c'est vous dire!

En grandissant, je sais 2 mois à l'avance ce que j'aurai comme cadeaux et puis surtout depuis la fac: c'est la période des révisions de partiels. Du coup, le réveillon du 31 décembre est souvent passé à la trappe. Sacré contraste.

Mais cette année, c'est différent.

Cette année j'ai reçu un très joli message m'invitant à le passer en compagnie de Casse-Noisette et des danseurs du Yacobson Ballet au Palais des Festivals de Cannes.



J'ai toujours adoré la musique classique et particulièrement la danse classique. C'est le milieu qui a bercé 8 ans de mon enfance.

Alors là vous croyez que j'ai renoncé à une carrière de danseuse étoile parce qu'un jour je me suis cassé la cheville, mais pas du tout. Un jour, j'ai juste compris que j'avais la grâce d'un hippopotame en tutu...

Et Casse-Noisette c'est aussi un chef d'oeuvre de mon enfance, j'ai dû regarder une bonne soixantaine de fois le dessin animé et j'ai toujours frissonné sur l'oeuvre de Tchaïkovski. Je rêvais d'un jour, voir ça:


Vous comprenez que pour moi, cette invitation sonnait comme une évidence.

Je suis sortie du Palais des Festivals avec les yeux d'une petite fille revenant de Disneyland: Le ballet est époustouflant à tous points de vue.

















Les danseurs de cette compagnie (la première à ne pas être rattachée à un Opéra en Russie) ont une maîtrise de leur corps et un maintien exceptionnel: ils peuvent être souples et gracieux et l'instant d'après devenir rigides et se laisser porter comme des jouets par les autres danseurs comme si de rien n'était... Chaque pas est exécuté avec une technique et une légèreté époustouflante.

Les costumes respectent la vision traditionnelle du ballet (Pas comme Maurice Béjart), on sent l'inspiration des ballets du Bolchoï mais ils sont retravaillés; et en comparant à d'autres productions que j'avais pu voir, ces costumes sont plus modernes, plus élégants et ne font pas "meringue".



Il y a de la poésie dans la mise en scène, ne gardant que l'essentiel dans ses inspirations des classiques. On retrouve des éléments arrangés et modernisés du décor avec des jeux de transparence...



Si je ne devais garder qu'un mot pour définir ce spectacle? 

Superbe.


A la sortie, l'incroyable feu d'artifice de la Ville de Cannes célèbre la nouvelle année...

Bref, c'est comblée que j'ai redécouvert la magie des nuits cannoises... en hiver.

2015 commence bien.

vendredi 28 novembre 2014

Kenny Garrett x Ibrahim Maalouf à l'Opéra Garnier de Monte Carlo : un voyage dont on ne veut pas revenir.

Je vous préviens, cet article sera très dense. J'ai ressenti bien trop de chose pour pouvoir être concise.

Et on m'avait prévenue, moi aussi...

"Ces deux là à l'Opéra Garnier, Charly tu vas en prendre plein les yeux et plein les oreilles!"
Big up MC

Et puis soudainement, mes amis commençaient à m'en vouloir quand je leur annonçais que j'avais pu obtenir une place...

Mais je n'aurais jamais espéré autant que ce que j'ai reçu ce soir là.

Assister à un concert dans le cadre de l'Opéra Garnier de Monte Carlo est déjà un privilège extraordinaire, avec un accueil des plus chaleureux de la part des personnes qui y travaillent, c'est si agréable!




Les artistes ont été introduits par Jean-René Palacio, directeur artistique de la Société des Bains de Mer (SBM) de Monaco et directeur du festival Jazz à Juan, il a lancé cette année la neuvième édition du Monte Carlo Jazz Festival qui se déroulait du 25 au 29 novembre. Comme il l'a très bien dit: "Ce festival de jazz est un super-cru". Une programmation superbe comme on en retrouve à Jazz à Juan. Une interview à propos du festival ici.




Le concert a donc commencé avec le Kenny Garrett Quintet.

Kenny Garrett, au fil de son concert, nous fait découvrir un jazz tantôt puriste, assez mystique puis plus festif. Une véritable initiation, pour moi qui suis plus adepte du jazz dans sa version plus accessible. 


Ses musiciens et lui ont su mettre une ambiance extraordinaire avant l'arrivée d'Ibrahim Maalouf et il a reçu une véritable ovation de la part du public comme en témoigne cette vidéo:



Vient ensuite l'heure du très attendu Ibrahim Maalouf.


L'obscurité est rompue par les notes du morceau Illusions, premier de l'album du même nom et l'on se laisse immédiatement porter par la mélodie très théâtrale, suivi de Conspiracy Generation qui nous fait entrer dans l'épopée d'Ibrahim Maalouf.

Le ton est donné: ce concert sera grandiose.

Un petit mot au passage sur Conspiracy Generation pour dire à quel point j'adore ce morceau, en particulier sa seconde partie avec le dialogue des trompettes: une petite merveille.

Ce qui ressort aussi de ce concert c'est qu'Ibrahim Maalouf parle peu mais sa musique parle pour lui. On le sent en osmose avec son public, en dehors de tous les mots qu'il pourrait employer.


Pendant deux heures, je suis restée dans une bulle où il n'y avait plus que lui sur scène et moi seule dans la salle malgré les tonnerres d'applaudissements du public après chaque morceau.

C'est indéniable, il crée un lien extraordinaire avec son public qui le lui rend bien.

Je ne pourrais pas parler de ce concert sans vous parler du morceau Beirut, certainement un des morceaux les plus importants à son coeur puisqu'il y raconte une journée terrible de sa jeunesse à Beirut.
Je l'écoute souvent dans les jours où le moral ne va pas et la complainte feutrée de sa trompette, associée à la balade de la guitare électrique, me réconforte... Jusqu'à la fin du morceau qui arrive à me faire pleurer quasiment à tous les coups.
Vous imaginez donc ma réaction quand il a commencé à parler pour expliquer qu'il allait la jouer, et que nous allions chanter le début du morceau (2:22 à 3:08)! 
Mon coeur était tellement serré que cette fois je n'ai pas pu pleurer mais mes larmes sont restées bloquées à la commissure de mes yeux... Et les frissons... Mon dieu ces frissons qui ne m'ont pas quittée de la soirée...


D'ailleurs, lorsqu'il a chanté on en a regretté de ne pas l'entendre plus souvent: sa voix est d'une douceur extraordinaire.

Dans chacun de ses morceaux, on ressent tout l'Orient qui coule dans ses veines, les images du Liban qui doivent défiler devant ses yeux... Et moi qui ai passé tant de temps au Maroc chez ma tante de coeur en étant petite, j'étais comme à la maison.

Il y a aussi énormément d'influences rock et hard rock. Grand moment de joie en l'entendant faire des références à Led Zeppelin (à qui Beirut rend hommage, d'ailleurs). Encore un point commun.

C'est là que j'ai réalisé que je n'arrivais pas à le placer dans une catégorie en particulier: c'est une sorte de jazz oriental de rockeur... Non c'est bien mieux que tout cela: c'est du Ibrahim Maalouf.


Et c'est de là que vient toute mon admiration pour lui: pour ce qu'il a vécu en naissant au Liban au pire moment, pour ce qu'il a du y vivre et pour sa capacité à transformer toutes ces épreuves en une musique grandiose qui révolutionne le jazz. C'est moderne, accessible, et il initie à l'un des styles les plus élitistes qui soient.

Après tout, si je me sens autant en harmonie avec sa musique, c'est surement parce qu'entre scorpions on se comprend...
(5 novembre pour lui, le 6 pour moi, si c'est pas joli...)

Il nous a beaucoup remercié tout au long du concert mais cela ne me semble pas normal que le public ne lui dise pas non plus merci en dehors des applaudissements. Les mots c'est important.

Alors voilà: Merci Ibrahim. Merci ses musiciens aussi. Merci pour les frissons, merci pour ce voyage dans lequel tu nous as transporté, merci aussi de ta douceur et de ta gentillesse. J'aurais voulu parler avec toi pendant des heures mais cette brève rencontre m'a suffi pour me confirmer que tu es une personne tout aussi merveilleuse que ta musique.


Merci.

Plein d'autres photos sur la page facebook du blog et en cadeau, une vidéo d'une interview pour mieux saisir qui il est.